Les groupes de codéveloppement

Les origines

Prenant ses origines dans des recherches réalisées à partir des années 1940 en psychologie sociale en Amérique du Nord, la méthode dite de "codéveloppement professionnel" a été créée par Adrien Payette et Claude Champagne, tous deux québecois. Adrien Payette a enseigné le management à l'École nationale d'administration publique du Québec (ENAP) pendant plus de vingt ans. Claude Champagne, quant à lui, est psychologue industriel et spécialiste de la formation et du développement organisationnel.

Ils sont les auteurs d'un ouvrage intitulé " Le Groupe de Codéveloppement Professionnel" paru en 1997  (Presses de l'Université du Québec - réédité en 2002) qui décrit une méthode aujourd'hui largement diffusée et considérée comme une référence dans le domaine de l'intelligence collective.

 



La pratique, la pratique, la pratique !

Le groupe de codéveloppement s'appuie sur la "science étudiant les différentes manières d'agir, l'action", autrement appelée la praxéologie, un terme qui peut sembler compliqué ! Mais en réalité l'idée centrale qu'ont développée Adrien Payette et Claude Champagne est, elle, très simple, et part du constat que chaque individu peut améliorer sa pratique professionnelle en s'inspirant de l'expérience de ses pairs, et apprendre des actions qu'il va mettre en oeuvre.

La force d'un groupe

Cette approche mise sur le groupe et les interactions entre les participants pour que chacun puisse apprendre des autres, et constituer une communauté au sein de laquelle on pourra partager des savoirs pratiques, se perfectionner, rechercher une meilleure maîtrise de son métier et ainsi améliorer ses compétences. La notion d'entraide est très présente dans le co-développement, et parmi les règles intangibles d'un bon groupe figurent en bonne place la bienveillance et l'écoute attentive des autres, qui ne sont toutefois possibles que dans un climat de confiance.  

Rompre l'isolement lorsqu'on travaille seul

Les personnes ayant contribué au travail des deux créateurs du codéveloppement, ainsi que les très nombreuses personnes ayant bénéficié de séances d'intelligence collective ont pu témoigner du soutien important de la méthodologie auprès des personnes travaillant seules. Dans l'ouvrage des deux québecois, il est fait référence à "une réelle source de réconfort", au fait de "moins se sentir isolé[e] et moins inefficace dans certaines situations". Au-delà même de prendre du temps pour sa pratique et donc aussi du recul, les groupes permettent de développer un réseau entre professionnels, et d'enrichir ainsi ses connaissances.  



Une démarche structurée

Les groupes de codéveloppement font intervenir en général de 4 à 10 participants, qui se réunissent sur une période pouvant s'étaler de 2 mois à plus d'un an. Ils peuvent, ou pas, faire intervenir un consultant ou expert extérieur pour guider le groupe dans sa réflexion. Ils comportent plusieurs phases "systématiques", au cours desquelles chaque participant aura l'occasion de soumettre au groupe un problème ou un projet qui lui tient à coeur, et demander son feedback, lors de sessions successives.

Les étapes consistent en une phase d'exposition de son problème ou projet par le participant "central" de la session, une phase de questionnement pour clarifier la problématique, puis le partage d'idées, et enfin le choix pour le participant des actions qu'il s'engage à mener. Idéalement, les sessions se terminent par la réflexion sur un "mini plan d'action" que le participant "central" s'engage à suivre. Entre les sessions, chaque participant est amené à investir un peu de temps pour interagir avec les autres, réaliser un travail demandé par l'animateur, affiner son propre plan d'actions, etc. L'objectif des groupes n'est pas de trouver une solution "clef en main" au problème du participant, mais bien de l'aider à mieux comprendre et à mieux agir, et à apprendre à partir de ce qu’il expose.

Flex'teams, une adaptation du codéveloppement pour le Marketing

De par leur nature "virtuelle", les ateliers de Marketing collaboratif en ligne s'inspirent de l'approche mais s'adaptent aux contraintes des rencontres "digitales" ! Par exemple, le temps de réunion en "visioconférence" de nos ateliers est limité à deux heures, afin de garantir que chacun puisse maintenir son attention et aider au mieux les autres "Flex'team players". Les échanges peuvent se poursuivre en dehors des ateliers eux-mêmes par divers moyens, notamment un groupe Facebook dédié. En outre, chaque participant devra préparer son atelier à l'avance afin de garantir une efficacité maximale de la réflexion du groupe, ainsi que le respect du timing.

Mais à la fin, c'est une véritable communauté de partage et d'écoute qui se constitue, que l'on se soit rencontré "dans la vraie vie" ou online. Et surtout, les réunions digitales permettent de mettre en contact des professionnels des quatre coins de la France, qui ne se seraient pas forcément rencontrés dans le cadre d'ateliers en présentiel.